Tous les poèmes publiés en 2020

2020 Semaine 52

NIXE MA SIRÈNE

elle m'a repris la clé

sous sa fenêtre

j'ai chanté

« La maman des poissons »

en sol déprimé

époumoné

les branchies me brûlaient

je lui ai faite en allemand

j’ai pris un vent

en ré j'ai crié

ouvre ma bien-aimée !

elle ne s’est pas dérangée

trop asticotée ?

elle pouvait me pardonner

soudain s’ouvrit la fenêtre

je la vis apparaître

bouffon !

elle avait dû oublier mon nom

impossible de communiquer

la ligne était coupée

j'étais plombé

prêt à plonger

j'étais tout rouge

quelle mouche

l'avait piquée

en tout état de cause

en vers ou en prose

j'avais ma dose

j'allais à vau-l'eau

en nabot pas beau

au pied

le poids enchaîné

l'amour en fantôme

depuis de longs jours

je sentais

fourbu

cette affaire

se défaire

je sentais

cette histoire

s'arrêter

envolées

mes ballades

nom de Zeus

adieu

ma naïade


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2020 Semaine 51

PÈRE DOUCEUR

le merle noir

empli d’espoir

pointe le bec

sous la soutane

de l’aube pure

raideur d’évêque

il pontifie

il nidifie

c’est la magie

de la nature

des sains d’esprit

des incompris

poussant le cri

en turlurette

gobant ses vers

chante luette

humeur plumée

douce comptine

pousse des airs

douces portées

du blanc du noir

enfants aimés

passe la vie

à les couver


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2020 Semaine 50

ZÉPHYR


dans mes cimes incertaines

elle soufflait le brouillard

de ses fleurs en haleine

éclairant mon regard

par ses notes éthérées

de caressés nocturnes

du Chopin dans la nuit

pour le matin revoir

au chevet de son lit

se dissiper les brumes


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2020 Semaine 49


L'EAU À LA BOUCHE

elle montait l'escalier

de ses jeunes années

élevée au grand pré

bonne mine enjouée

étirée du fessier

arrondie du mollet

écourtant les paliers

elle visait le très loin

par ses tétons pointés

tels de russes fusées

en orbites excentrés

des jeunes patelins

au balcon de sa vie

elle aimait le mûri

faisait dans l'accompli

s'enivrait de l'amer

dégustait le goût sur

des acides aisselles

elle atteignit l'acmé

à peine décoiffée

au bas du toboggan

ses groupies l'attendaient

de jeunes débutants

qui la virent envolée


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2020 Semaine 48


POUCE

ralentir c'est l'avenir

souffler en soupirs

le temps élégant

suspend le moment

le doux devenir

prend des ans

suspend le jouir

pour le plaisir

détend les heures

pour le bonheur

donne le goût

du voyez-vous

je suis le temps


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2020 Semaine 47


ASCENSION

insistant du présent

il gommait

le passé

aviné d’air humé

il coulait

ses journées

en nuages

ascendants

dégagé du sommet

des ennuis enfumés

il vivait sur le plan

à petits pas

lents

élevé du torrent

épiderme lavé

des tâches passées

des corvées

surannées

il goutait

enjoué

au terrible charme

des larmes

évaporées


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2020 Semaine 46


ELLE


elle caressait du doigt

le papillon de l’âme

elle tenait dans sa voix

la corde de son charme

elle avait tous les droits

du message qui pâme

elle brillait de sa foi

du bonheur d'être femme



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2020 Semaine 45

L’ENCRE

de sa feuille tremblée

en teinture noyée

une odeur émanait

comme terre souillée

parfum prégnant

air de pigment

suaves relents

de thérapie


il aime encrer

pâte lavée

gestes assurés

et sens cachés

de jour de nuit

dans tous les sens

teinte appliquée

corps imagés


touchant le cœur

du regardeur

en attraction

des émotions

regard de fer

du doux graveur

il voit la vie

et crie son nom


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2020 Semaine 44

L’AMANTE

délestant le présent

ses contours angoissants

elle aimait le tout doux

une vie sans courroux

tempérant les accents

énervants de l’urgent

prenant le temps

relaxant des amants

amènes et tremblants

d’allégeance et serments

elle aimait sonner

des mots tamisés

apaisants et aimables

de tendres fables

aux douces rimes

ouatant le crime

charmant trépas

gourmand repas


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2020 Semaine 43

LA NUIT

sa bise

a repoussé

les nuages noirs

soufflé

la voilure

de l’espoir

juché

tremblant

il attendait

embrassant

le firmament

que tombe

le soir

suprême

purificatoire


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2020 Semaine 42

DOUBLE VOIE

en ballast

de mes goûts

sans entrain

le traveling

de tes yeux

me dévaste

en traverse

de toi

je déraille

métal gris

de l'effroi

qui mitraille

les vapeurs

en trachée

qui étouffent

le butoir

de ton cœur

pouffe

clappe

la fin

et sur moi

et sur toi

roule

le destin


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2020 Semaine 41

GRAVURE SUR BOIS


tiré par la ligne

de la gouge il jouait

en courbes dessinées

en volumes gonflés

sur son bois à graver

il creusait

illustrant le poème

se jouant des formes

colorant le propos

il cherchait le zéro

simplification

évaporation

ornant le livret

en dialogue imagé

en filets dénudés

en lignes apaisées

dans un geste trait

dépouillé

il cherchait

en contours abrégés

la lueur des absences

il cherchait

les mots éthérés

pour au rien

donner du sens


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2020 Semaine 40

AU BORD DE L’EAU


approchant

la fleur de l’eau

la mûre

sentait le vin

le vin fleurait la campagne

le vert virait au plomb

en vapeur de nuages

gonflés

de gouttes parfumées

de terre et d’humus

le vin fleurait la campagne

en guirlande

de ballons

en images exhalées

de fragrances

mouillées

le vin fleurait la campagne

ses chemins parsemés

de cailloux arrosés

aux quartz irisés

dans mes yeux

embrumés

de larmes passionnées


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2020 Semaine 39

LA FERME

sur la table il était

tête nue bras croisés

des goûts de pain trempé

en succédané

de café

sur la table affaissé

endormi à moitié

de labeur accablé

et de sacrées mouches

cerclé

sur la table en autel

il rêvait des étoiles

songe immémorial

des nuits

de travail

sur la table oreiller

le paysan s’endort

fortuné de son sort

loin

de tous les Veaux d’or


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2020 Semaine 26

GEÔLE


en prison

du désir

en saison

du partir

cueillir l’horizon

rugir ton prénom

invoquer les envies

inquiétées par la nuit

protester du jamais

le toujours attraper

dans ton mur imbriqué

compter perpétuité

s’envoler intérieur

encollé de ton cœur

échappés dans le temps

en éternels

amants


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2020 Semaine 25

QADESH

son couteau transperçait les rêves

dans son fourreau perçait le glaive

elle avait la rancœur câline

et le rose cirait sa mine

enjôleuse à la cotte de mailles

pourfendant du poitrail

les lèvres en majuscules

le regard brillant l’émail

fulgurante en crapule

elle flambait de la crinière

éteignant les prières

dispersant les rosaires

elle était belle en diable

avide et insatiable

elle nourrissait mes nuits

en meilleure ennemie

amante incontestable

de mon marchand de sable


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2020 Semaine 24

GRELOT

j'entends sonner le bourdon

et je deviens grave

affliction de la raison

résonance de la friction

le battant remonte au cerveau

et la tenaille au bas du dos

les tracasseries me maltraitent

les chinoiseries molestent

mon câble est sécable

les querelles m'accablent

les divisions sans nom

me figent d’effroi

neurones gourds

l’airain rend sourd

le cœur bat froid

s’éteint l’amour


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2020 Semaine 23

LE BRUIT DE LA MOUCHE

en l’écoutant

un pèse-lettre

j’ai tiré

de ma sacoche

j’ai pesé

les mots

qui clochent

j’ai retouché

les accroches

j’ai cantonné

les reproches

j’ai fait rimer

drosophile

indocile

décoche

et taloches

j’ai décrypté

son approche

quand elle s’est posée

devant moi

sur ce papier

moche

je l’ai tuée

sans émoi

laide mouche du coche


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2020 Semaine 22

ÉTERNEL MATERNEL

la lumière tendue

bleuissait le détroit

la tourmente joufflue

caressait les cristaux

de beaux arbres figés

par la bise troublés

se miraient dans les eaux

en traînées congelées

ces géants silencieux

d’un naturel discret

ignoraient le mystère

de ces cris de ces sons

dans la butte de terre

sous ce toit de gazon

s’affairait une mère

cruciale conception

il y avait des années

qu’ils s’en étaient allés

les humains rescapés

avaient fui les cités

les bois et les vallées

par milliers réfugiés

loin de notre soleil

laissant tout en sommeil

quittez le firmament

et zoomez sur la terre

dans le cercle polaire

aux lueurs enchantées

tressaille le silence

par l’amour réchauffé

ce feu là est foyer

renaît l’humanité


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2020 Semaine 21

UBAC


la terre se tourne

écrit de sa main

à ceux qui séjournent

cet incertain

parchemin

abstraction de l’impression

aberration de l’illusion

réalité

fantasmée

fantaisie

repensée

effets erronés

semblants falsifiés

vague perception

curieuses notions

troubles sensoriels

énigmatique réel

vous pensez être là

sensation déplacée

regardez l’intérieur

tout près du cœur

vous êtes ailleurs

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2020 Semaine 20

VOLUBILIS

Lise est volubile

son courant de pensée

se trame dans le fil

de son air enjoué

en notes volatiles

elle déclame en portées

elle prend l’air

de ne pas y toucher

s’enroule à souhait

en spirale de mon corps

manifeste assuré

de ses courbes abords

elle susurre je veux

elle décide du sort

elle inspire pour deux

elle se joue de ma transe

elle désire l'accord

viens

ajuste ta balance

viens

en cadence

en partance

viens

ici

là-haut


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2020 Semaine 19

BARBACANE

tu vivais désespoir

tu pleurais

déversoir

indicible

gargouille

tous les noirs animaux

intraitables chacals

ravinaient ton cerveau

obscur cérémonial

d’éternelle quenouille

mais par-delà le vitrail

de tes fines membranes

insondable trouvaille

s’éclairait sous ton crâne

un soleil encéphale

en lueur fatiguée

tamisant de ses rais

il venait réchauffer

de tes tristes pensées

la noirceur abyssale


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2020 Semaine 18

TENDRE ÉCORCE

sur le chemin qui croît

de la plante grimpante

l’énergie de tes doigts

à la vie s’apparente

greffé à ton tuteur

arrimé à ta branche

tu me donnes la joie

tu m’enlèves la peur

j’ai le goût de tes cernes

qui encerclent mon tronc

je suis fort comme un cœur

quand tu perles mon nom

au fil du paysage

et en fin de message

je donnerai pour toi

tous les ans tous les mois

il est don généreux

de rider amoureux


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2020 Semaine 17

SONGE À LA BELLE ÉTOILE

rêve mouvant

rêve vivant

rêve transpire

perles de gel

gouttes de ciel

froid dans le dos

je glisse un mot

entre tes doigts

rêve d’émois

rêve de toi

rêve tableau

rêve de soie

perles de nuit

gouttes de pluie

touchent mes pores

et s’évaporent

rêves sués

rêves buée

gouttes de jour

perles d’amour

rêver toujours

rêver encore

jusqu'à la mort

jusqu'à l’aurore


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2020 Semaine 16

ALTER EGO


simplement de la vie

je quittai le mépris

découvrir son ami

sentiments

compris

fraternisation

inclinaison

au pardon

caresse

de l’accord

dire je t’aime

sans attendre

la mort

de l’alliance

assumée

de la mesure

en transports

médiator

raisonnant

des ondes

de nos corps

de la corde sensible

en silence éclatant

je serai toujours là

en front

en repli

en écho

de ta vie

soupirant supérieur

de ton monde extérieur

persona démasquée

derrière le miroir

boute-en-train

ou chagrin

je te réfléchirai

de tes petits matins

au dernier des grands soirs


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2020 Semaine 15

PASSAGE

quand les hommes passaient

le parfum de l’humus

embaumait le chemin

la patine des roches

irisait le matin

les rayons du soleil

ondulaient les branchages

quelques feuilles fripées

sur le chemin teintaient

quelques touches de Sienne

sur la terre enchantée

et là

logeait

la nature

des humains

habités

de vérités

dans le fond

d’une impasse


rouvrons les artères

terrassons leurs chimères

remontons le chemin

recouvrons la lumière

reprenons le destin

avant que la lueur

par les hommes

s’éteigne


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2020 Semaine 14


MÉTEMPSYCOSE

indicible cible

illisible bible

vision du néant

en œil de géant

arrière protozoaires !

crachez le noyau !

cellules à vau-l'eau

de décrépitude

en incertitudes

de volées de lois

en cormorans

d'ailes en croix

en sifflements

la tête sous l'eau

gais fondements

fonds baptismaux

goutte de sang

rhésus mité

de symphonies

éparpillées

de noires de blanches

c'est l'avalanche

de bas en haut

retour chariots

animalcule

et tout bascule


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2020 Semaine 13 (1)


ÉPAULEMENT

quand ta gorge se resserre

ton courant m’emporte

dans le flot de tes pleurs

je vis en escorte

ce torrent de chagrin

je le fais mien

en affluent

en soutien

en arche du déluge

en rempart de ta chute

en contrefort de ta mort

en dernier

ressort


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2020 Semaine 13 (2)


POTENTAT


profitant de la peur

il se prenait pour l’empereur

en choisissant ses mots

leader maximo

avortons les dissensions

place à Napoléon

cessons les discussions

je suis le champion

je ne peux me tromper

je suis un chef né

je fais de tout mon affaire

c’est naturel c’est la guerre

j’endors vos soucis

avez-vous compris

s’il faut vous border

j’en appelle à l’armée

dormez braves gens

le péril est imminent

laissez-moi agir

vain de réfléchir

en confinement

neurones indolents

démocratie superflue

opposition incongrue

vous ne souhaitez pas la mort ?

soyons donc tous d’accord

balayons les remords

je ne saurais avoir tort

l’État c’est roi

vive le Moi !

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2020 Semaine 12


DU LARD ET DES COCHONS


sans compromis

les abats surs

croupissent

sans demi-mesure

les durs les mous

s’étripent

sans prendre langue

les agressifs

surgissent

sans consulter

les cœurs

ouverts

durcissent

tends l’oreille

tends

le corps est encore vivant

il est encore temps


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2020 Semaine 11


BOIS SACRÉ

de sycomore

en magnolia

de picador

en camélia

de livres d'or

en buffet froid

de jets de sang

en corps en croix

de bois de buis

de quoi de qui

toi

débranche

crucifié

en ramures

de tes bras


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2020 Semaine 10



DON

je suis à ta merci

en récits que l’on sème

toi et moi c’est compris

là dans ma tête

vit une bête

qui tous les jours

me fait le récit

du poème

de ta vie



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2020 Semaine 9


ARCTIQUE

les étangs gisent gelés

les rouge ciels s'en sont allés

les reliefs estompés

figent le genévrier

de mélancolie saupoudrée

ma tête salée poivrée

dodeline ensongée

dans le vol chaloupé

d'un macareux emplumé

me voilà envolé

en amoureux comblé


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2020 Semaine 8


BOURREAU DES CŒURS


dans les yeux de Cécile

nagent les âmes bleues

dans les yeux de Cyril

une larme et des vœux

dans les mains de Cécile

s'aligne son jeu


dans les mains de Cyril

une humeur moite

sueurs

dans le cœur de Cécile

les amants

s’emboîtent


Cécile mandibule

Cécile mastique

Cécile

glace


dans le cœur de Cyril

près de ses lèvres

un artichaut

un ouvrage

un baume

rance

des élans

mous

une enclume

un neurone

un lingot

un haute-contre

une page d'écriture


dans le corps de Cyril

un gros cœur

lourd


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2020 Semaine 7


ÉVOLUTION

épris de convulsions

amoureux

de tremblements

de tohu-bohu

en ouragans

de flagelles retors

en tressauts de la mort

d'oscillations

en rebonds

de trépidations

en accélération

en manège

en cortège

en dédale

en rafales

tribulations

en tourbillon

trajectoires

aléatoires

mouvements

trépidants

cheminement

fluctuant

aux confins

de la galaxie

c'est lui

le plus petit

des astéroïdes

le spermatozoïde


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2020 Semaine 6


VITAL

j’ai eu l’appel

du bois dormant

univers

photosynthétique

matrice

onirique

genèse

du vivant

monde

émouvant

monde

mouvant

refuge

sauvagement

sacré

de mon intérieur

à l’orée

brute

de cet art

organique

entaille

du mystère

en bonheur

sur la terre


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2020 Semaine 5


KATANA


dissection aortique

rouge sang

explosion

extatique

en courant ascendant

en rage

mystique

en réaction

névrotique

pulvérisation anatomique

atomisation

aérologique

dissémination

cosmique

gare !

le samouraï

aux ventricules

hypertrophiés

a explosé


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2020 Semaine 4


FERME INTENTION

c'est odieux le CO2

oh pardon ça m’a échappé

belles vaches temps radieux

douce mélopée

belles des champs jardin des dieux

attention interdit de péter

bouchez panses feuillets caillettes

ruminants ravalez vos larmettes

vous le sentez c'est l'air du temps

vous le sentez c'est dans le vent

ni sous les soutanes ni avec du méthane

mettez les voiles en panne

tous contre le réchauffement

arrêtez-vous sur-le-champ !


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2020 Semaine 3


PÂQUERETTE


est-ce que le jardin sait

que les collines sont parties

est-ce que tu te taisais

quand pétales ils ont pris

les oiseaux envolés

en passe du mépris

et ton cœur si noueux

de l'ami incompris

souffle

en ma main

inerte

cet air

et puis à sa perte


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2020 Semaine 2


L'ANGE

appuyé sur ton cœur

j’entends le battement

de tes ailes

en rythme

passionnel

en syncopée

ascensionnelle

aspiré par le flux

je quitte la crédence

délice

calice

en sang

je suis mû

dans la veine

coquelicot

du bonheur


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2020 Semaine 1


SALUT NARCISSE

une belle prestance

beaucoup d’arrogance

un doigt

de suffisance

sans autodérision

beaucoup de prétention

un fat plein d’aplomb

étalant sa superbe

il jouait du verbe

piquant et acerbe

frisant ses moustaches

fanfaron et bravache

je suis là qu’on le sache !

mais au fond de ses yeux

noirs

pointait

le désaveu

un salut

un adieu

une pointe

de désespoir

un envers

du miroir

tout au fond

le tiroir

de sa morgue


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